Le pupitre des hommes par le petit bout de la lorgnette
Dans les chorales, il y a généralement deux voix d’hommes : les ténors et les basses.
Le mot ténor (du latin tenere « tenir ») désigne la tessiture d’une voix située entre l’alto et la basse. Dans la musique vocale (baroque excepté), elle correspond à la voix masculine la plus aiguë. Le terme « ténor » apparaît en France à la fin du XVIII ème siècle, succédant aux appellations
de «taille » et de «haute-contre ».
Une basse est un chanteur à la voix grave, chargé à l’origine d’exécuter la partie « basse » d’un chant polyphonique. Dans une chorale, le mot basse désigne avant tout un pupitre, qui se situe au-dessous de celui des ténors.
Les ténors sont des « enfants gâtés ». Avec cela on a tout dit.Pour une seule raison : il n’y en a
jamais assez et les chefs de choeur vendraient leur âme plutôt que de laisser partir un ténor…!
Et puis, pour quelque obscure raison, les quelques ténors que l’on a sont toujours réellement bons – ça va de soi…
La relation des ténors avec le chef est à mi-chemin entre amour et haine, car le chef leur dit
toujours de chanter plus fort… parce qu’ils sont si peu nombreux. Depuis que l’on écrit l’histoire,
on n’a jamais vu un chef demander aux ténors de chanter moins fort dans un passage « forte ».
Les basses chantent les notes les plus graves. Ce sont des gens impassibles, dignes de confiance, généralement plus barbus que les autres.
Les basses se sentent perpétuellement mal aimés, mais ils sont eux-mêmes convaincus que ce sont eux qui ont la partie la plus importante (un avis partagé par les musicologues, mais certes pas par les sopranes ou les ténors) même s’il s’agit de la partie la plus ennuyeuse de toutes, où ils chantent toujours la même note (ou à la quinte) sur une page entière.
Ils compensent cet ennui en chantant le plus fort possible. La plupart des basses sont souvent des joueurs de tuba nés.